
Les psychopathes violents peuvent être poussés par des gènes liés à l’autisme
On estime que jusqu’à un tiers des personnes incarcérées pour des crimes violents peuvent souffrir d’un certain degré de psychopathie, ce qui limite leur capacité d’empathie et accroît leur propension aux comportements antisociaux. Bien que les causes de la maladie soient complexes, une nouvelle étude révèle que la tendance à la violence psychopathique est largement contrôlée par un groupe de gènes associés à l’autisme.
Dans la revue Molecular Psychiatry, les auteurs de l’étude expliquent que bien que de nombreux facteurs génétiques et environnementaux contribuent au développement de la psychopathie, on estime que cette maladie est héréditaire à environ 50 %. Pour déterminer quels gènes sont responsables, les chercheurs ont prélevé des cellules souches sur la peau de six psychopathes violents condamnés en Finlande.
En laboratoire, ces cellules souches ont été induites à se développer en neurones et en astrocytes. L’équipe a ensuite examiné le profil génétique de ces cellules, avant de les comparer à celles d’un groupe de non-psychopathes. Les résultats ont montré que des altérations dans l’expression de quatre gènes, RPL10P9, ZNF132, CDH5 et OPRD1, peuvent permettre prédire jusqu’à 92 % des symptômes psychopathes dans le groupe criminel.
Tous ces gènes, à l’exception de l’OPRD1, ont été précédemment associés à l’autisme, et pourraient contribuer à l’insensibilité émotionnelle et au manque d’empathie observés chez les délinquants psychopathes violents. Le gène OPRD1 est particulièrement intéressant parce qu’il aide à réguler la fonction des récepteurs opioïdes, ce qui suggère que des anomalies dans le système opioïde pourraient être au moins partiellement responsables de psychopathie violente. En approfondissant cette possibilité, les chercheurs ont découvert que les criminels psychopathes présentaient tous des niveaux excessivement élevés d’une protéine de liaison aux opioïdes appelée OPCML, et ont découvert qu’il s’agissait également d’un prédicteur majeur de comportement antisocial.
En se basant sur ces résultats, les auteurs vont jusqu’à suggérer qu’en interférant avec la voie de signalisation opioïde, il pourrait être possible de réduire la gravité des symptômes psychopathiques et, par conséquent, de diminuer le crime violent.