
Toutes les 40 secondes, une personne met fin à ses jours
Les mesures de prévention du suicide sont en progrès dans certains pays mais le nombre total de pays possédant des stratégies, qui s’établit à 38 à peine, reste encore trop faible et les gouvernements doivent s’engager à élaborer de telles stratégies. Qu’en est-il en Belgique ?
Le taux mondial de suicide standardisé par âge pour 2016 était de 10,5 pour 100 000 habitants. Toutefois, les taux varient largement d’un pays à l’autre, de 5 décès par suicide pour 100 000 habitants à plus de 30 pour 100 000. Alors que 79% des suicides dans le monde ont lieu dans les pays à revenu faible et intermédiaire, les pays à revenu élevé ont le taux le plus élevé – 11,5% pour 100 000 habitants. Près de trois fois plus d’hommes que de femmes mettent fin à leurs jours dans les pays à revenu élevé, alors que dans les pays à revenu faible et intermédiaire, les différences entre hommes et femmes sont plus ténues.
Le suicide est la deuxième cause de décès chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans, après les traumatismes dus aux accidents de la route. Parmi les jeunes âgés de 15 à 19 ans, le suicide est la deuxième cause de décès chez les jeunes filles (après les affections maternelles) et la troisième cause de décès chez les garçons (après les accidents de la circulation et la violence interpersonnelle).
Les méthodes de suicide les plus courantes sont la pendaison, l’auto-empoisonnement par les pesticides, et les armes à feu. Parmi les interventions clés qui ont fait la preuve de leur efficacité pour réduire le nombre de suicides, on trouve la limitation de l’accès aux moyens de se suicider; la sensibilisation des médias à un traitement médiatique responsable du suicide; la mise en œuvre de programmes destinés aux jeunes pour leur permettre d’acquérir les capacités d’affronter les difficultés de la vie; et l’identification et la prise en charge précoces ainsi que le suivi des personnes à risque.
L’intervention qui a dans l’immédiat le plus fort potentiel de réduction du nombre de suicides est la limitation de l’accès aux pesticides qui sont utilisés délibérément pour s’empoisonner. La forte toxicité de nombreux pesticides signifie que les tentatives de suicide par ce moyen conduisent souvent à la mort, en particulier dans les situations où il n’existe pas d’antidote ou d’établissements médicaux à proximité.
Et en Belgique ?
Le suicide en Belgique représente 2000 morts par an, soit 5 à 6 décès par jour. Ce sont des chiffres officiels qui ne tiennent pourtant pas compte des décès suspects. En 2016, 731 personnes se sont suicidées en Wallonie, 127 à Bruxelles et 1.045 en Flandre. Mais ils sont déjà au-dessus de la moyenne européenne. La Belgique fait d’ailleurs partie du top 5 des pays qui ont le plus haut taux de décès par suicide en Europe.
Face à quelqu’un qui envisage de se donner la mort, « tout le monde peut agir », veulent convaincre Un pass dans l’impasse (Wallonie), le Centre de Prévention du Suicide (Bruxelles), le Centrum ter Preventie van Zelfdoding et le Vlaams Expertisecentrum Suïcidepreventie (Flandre), qui seront présentes ce mardi, à l’occasion de la journée mondiale de prévention du suicide, dans plusieurs lieux de passage en Belgique.